Avec déjà neuf alertes aux orages et aux tempêtes qui ont perturbé des matchs, sans compter les vagues de chaleur notamment dans le nord-est des Etats-Unis en début de tournoi, la météo devient un élément central de la Coupe du monde des clubs. Par ricochet, la question du bon déroulement de la Coupe du monde 2026 se pose à son tour. La finale prévue à New York, dans un stade ouvert, inquiète certains spécialistes.
Les coups d’envoi décalés ou les interruptions de matchs ne perturbent pas plus que ça le public américain, très habitué à ce genre de météo capricieuse durant l’été. Doug Roberson, journaliste pour The Atlanta Journal Constitution, a passé 60 ans de sa vie sur la côte est, entre Washington et la Géorgie. “Les étés aux Etats-Unis, c’est comme ça surtout chez nous. C’est une situation classique, j’ai toujours connu ça. Chaque année, c’est la même chose.” Il fait chaud, parfois trop chaud, comme à New York et Cincinnati en début de tournoi avec des températures ressenties entre 35 et 40°c. Le Brésilien de Dortmund, Yan Couto, y a joué: “On se sent comme dans un four. Je suis Brésilien, mais je l’ai ressenti comme ça.” Les joueurs du Paris Saint-Germain ont dû aussi la subir lors du premier match à Los Angeles face à l’Atlético. Dans le vestiaire, Bradley Barcola en a parlé avec ses coéquipiers: “Ils m’ont dit que c’était dur, moi je n’ai pas joué. Après… la chaleur, on arrive à s’y habituer.”
“L’altitude, la chaleur, le froid, c’est le charme du soccer”
Ces étés caniculaires, Keidane McAlpine a appris à les gérer. Coach ultra renommé de soccer féminin, il dirige depuis plusieurs saisons l’équipe de UGA, l’université de Géorgie. “Vraiment, c’est une habitude à prendre. La vérité, c’est que la météo nous challenge tous les ans. On le voit dans cette Coupe du monde des clubs, ces vagues de chaleur. Mais avec la technologie, la façon dont les joueurs s’adaptent, le public s’adapte, ça marche. Et même si le jeu est ralenti à cause de la chaleur, cela offre des opportunités aux coaches de trouver des solutions tactiques, c’est passionnant. L’altitude, la chaleur, le froid, le vent, cela fait partie du jeu et c’est le charme du soccer.” Une mentalité très US sur le papier pour le coach McAlpine mais tous les Américains ne pensent pas la même chose.
“Je suis inquiet pour tous les matchs qui se déroulent dans un stade sans toit rétractable”
La finale prévue à New York aau MetLife Stadium, que ce soit pour la Coupe du monde des clubs cet été ou pour la Coupe du monde l’été prochain, inquiète Doug Roberson. “Je suis inquiet pour tous les matchs qui se déroulent dans des stades sans toit rétractable. La Coupe du monde 2026 aura lieu à la même période, dans les mêmes stades, nous ne pouvons pas arrêter la météo. New York, c’est un stade ouvert… et ce sera très probablement en début d’après-midi heure locale pour les télévisions européennes et asiatiques. Si j’étais la Fifa, je prendrais cela au sérieux et je bougerai la finale dans un stade couvert. A Dallas ou à Atlanta par exemple, qui ont un dôme et une grosse capacité. Histoire d’être sûr que la finale puisse avoir lieu.”
Le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta et l’ATandT Stadium de Dallas sont d’ailleurs déjà prévus pour accueillir les demi-finales. Enfin, l’horaire du match pose également question. Un chercheur de l’Université de Portsmouth, spécialiste des effets des températures extrêmes sur le corps humain, préconise d’ailleurs de jouer la finale à 9h du matin pour préserver les organismes. Selon Doug Roberson, ce ne serait pas impossible même si le timing n’est pas bon pour les audiences aux Etats-Unis. “Nous ne sommes pas tout Et puis, ce sera un match entre équipes européennes, sinon sud-américaines! Ce sera parfait pour vous. A mon avis, si les Etats-Unis arrivent en finale, ce sera plutôt dans 20 ans (rires).”