Gardienne numéro un de l’Allemagne, critiquée après sa prestation catastrophique face à la Suède, Ann-Katrin Berger revient pourtant de loin, elle qui a vaincu à deux reprises le cancer. Elle sera l’un des atouts de la Mannschaft face à l’équipe de France lors du quart de finale de l’Euro ce samedi à Bâle (21h).
À 34 ans, rien n’arrête Ann-Katrin Berger, surtout pas les critiques. Cette dernière s’est retrouvée au cœur du cyclone des médias allemands après la déroute de l’Allemagne face à la Suède (4-1), qui ont pointé du doigt son goût du risque dans les relances au pied. Un style de jeu qui lui vient peut-être de ses premières années dans le football, elle qui a évolué dans sa jeunesse comme attaquante, milieu ou défenseure.
“J’adore jouer au football, et c’est comme ça que je le pratique”, a-t-elle confié en conférence de presse cette semaine. “Mieux vaut une claque maintenant qu’en quarts de finale.” “Pour moi, il a toujours été important d’être une gardienne de but qui participe au jeu et qui n’est pas seulement collée à sa ligne. Le calme vient avec une certaine confiance en soi et aussi avec la confiance de mes coéquipières. Elles me facilitent vraiment la tâche et elles savent qu’elles peuvent compter sur moi. Le simple fait d’avoir ce sentiment me donne la tranquillité d’esprit”, a-t-elle ajouté auprès de l’UEFA.
La trentaine passée, elle dispute pourtant son premier Euro au sein d’une sélection avec le palmarès long comme le bras (8 Euros, 2 Coupes du monde, or aux JO 2016). Convoquée pour disputer le championnat d’Europe en 2022 – l’Allemagne a atteint la finale face à l’Angleterre – la gardienne de Gotham FC n’a pas disputé la moindre minute dans la compétition,et a annoncé quelques jours plus tard à la réapparition de son cancer de la thyroïde, qu’elle pensait avoir vaincu en 2017. “Ce n’était évidemment pas un moment heureux, et c’était totalement inattendu”, s’est-elle souvenue. “Mais c’est pourquoi je fais des contrôles de routine.”
L’art de la maîtrise des tirs au but
Si le seul souvenir qu’elle garde de cette épreuve reste son tatouage sur ses cicatrices derrière l’oreille droite, Ann-Katrin Berger a répété à plusieurs reprises sa volonté de vivre “le moment présent”. Sur le terrain, pour commencer. Car ces dernières années, l’ancienne gardienne de Chelsea s’est forgée une réputation sur les pénalties. Cauchemar de l’OL avec les Blues lors du quart de finale de la Ligue des champions en 2023 avec deux tentatives arrêtées lors de la séance des tirs au but, Berger a remis ça en sélection.
Aux JO 2024 à Paris, elle a arrêté deux penalties en quarts de finale contre le Canada avant de marquer elle-même le penalty décisif pour envoyer l’Allemagne en demi-finales. Puis, lors du match pour la troisième place contre l’Espagne, elle a détourné le penalty d’Alexia Putellas à la 99e minute, permettant aux Allemandes de remporter la médaille de bronze.
Des instants de gloire pour celle qui a dû se montrer patiente avant de découvrir le succès au très haut niveau. En concurrence avec Katarzyna Kiedrzynek durant deux ans au PSG, l’internationale allemande s’est construit un palmarès avec Chelsea entre 2019 et 2024 (cinq titres de championne d’Angleterre, deux Coupes de la Ligue, trois Coupes d’Angleterre et un Community Shield). Un palmarès qu’elle compte bien étoffer avec la sélection.