Adversaires ce samedi 5 juillet pour leur premier match à l’Euro 2025 à Zürich, la France et l’Angleterre vont s’affronter sans la présence de plusieurs joueuses cadres de chaque côté.
Mardi 4 juin 2024, Stade Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne. L’Angleterre vient de prendre sa revanche sur la France (2-1), qui l’avait battue quatre jours plus tôt à Newcastle (2-1). Sur la pelouse, plusieurs cadors du football féminin européen, à l’image de Wendie Renard, Kenza Dali, Amandine Henry, Millie Bright et Fran Kirby. Mary Earps était également présente au match aller, où elle s’était blessée en début de partie. Sans oublier Eugénie Le Sommer et ses 200 sélections.
Un an plus tard, aucune de ces joueuses ne sera sur le terrain pour le premier match de l’Euro féminin 2025 entre les deux équipes ce samedi 5 juillet à Zürich. Au total, les six joueuses citées représentent plus de 800 sélections. Mais pour Laurent Bonadei et Sarina Wiegman, il faudra faire sans elles. Pour diverses raisons.
La France pense à l’avenir
Pour son premier grand tournoi à la tête des Tricolores après avoir été adjoint d’Hervé Renard lors de la Coupe du monde en 2023 et des JO de Paris (élimination en quart à chaque fois), Laurent Bonadei a fait le choix fort de ne pas convoquer les joueuses emblématiques Wendie Renard (34 ans), Eugénie Le Sommer (36 ans) et Kenza Dali (33 ans). Un choix fort et surprenant assumé dès la mi-mai pour les matchs de Ligue des nations. “Ce n’est pas une décision contre les joueuses mais pour l’avenir de l’équipe de France, ce sont des choix pour d’autres joueuses qui sont plus jeunes, qui représentent l’avenir”, avait expliqué le sélectionneur.
Pour l’instant, les choix lui donnent raison, puisque l’équipe de France reste sur une série de huit victoires de rang, dont quatre depuis l’absence des cadres. Les jeunes Alice Sombath (21 ans) et Oriane Jean-François donnent satisfaction.
Également écartée pour l’Euro, Kenza Dali est la seule à avoir publiquement pris la parole pour raconter “son histoire” après l’Euro. “J’ai trop de respect pour mes coéquipières pour braquer les projecteurs sur une décision difficile à accepter car je pense qu’il y a beaucoup de mensonges. Je sais qu’on va en parler partout et qu’elles se préparent pour l’Euro et je ne veux pas les perturber. Mais c’est difficile pour moi, car j’ai peut-être joué mon meilleur football (cette saison, NDLR). Je dirai ce que j’en pense après l’Euro”, a-t-elle confié au Guardian il y a quelques jours.
Le cas Mary Earps interpelle en Angleterre
Si Bonadei a effectué des choix forts, Sarina Wiegman les a plutôt subis. Si elle répète que tout va bien ou presque, la sélectionneure traverse la période la plus délicate de son mandat sur le banc anglais, débuté en 2021 et marqué par le titre à l’Euro en 2022 à domicile. Mais depuis la finale de la Coupe du monde perdue un an plus tard face à l’Espagne, l’élan semble s’être ralenti. Avant la défaite à Sydney, Wiegman n’avait perdu qu’une fois avec l’Angleterre, un match amical 2-0 contre l’Australie. Après, elle a subi six défaites en 19 matchs et manqué la qualification pour les JO à Paris, entre autres.
Mais surtout, le groupe doit se relever de trois coups consécutifs. Le premier concerne Mary Earps. La gardienne du PSG, élue meilleure portière du monde 2022, n’a pas apprécié d’être déclassée en numéro 2 derrière Hannah Hampton. Elle a donc décidé de claquer la porte au début du rassemblement de mai-juin, ce qui lui a valu de nombreuses critiques dans les médias britanniques, qui ont dénoncé une “décision égoïste” de la part de la gardienne de 32 ans. Pourtant, la Parisienne assure qu’il s’agissait de la “bonne décision” à prendre.
“Je pense que j’ai été diabolisée d’une certaine manière, c’était probablement un peu difficile à voir et à interpréter”, a-t-elle avoué auprès du Guardian.
De son côté, Sarina Wiegmann s’est dit “déçue et triste” de ne pas pouvoir compter sur l’une de ses cadres. La Néerlandaise a dû également avaler la retraite internationale de l’attaquante Fran Kirby, à qui elle n’avait pas garanti une place à l’Euro féminin 2025, et la pause de la défenseure Millie Bright, sa capitaine en 2023, épuisée mentalement par une saison à rallonge. “Le football m’a tant apporté et représenter mon pays a toujours été mon plus grand honneur. Ma fierté et mon ego me poussent à y aller, mais je pense que l’équipe et les supporters méritent mieux. Pour l’instant, je ne suis pas capable de me donner à 100 %, ni mentalement ni physiquement”, a expliqué la joueuse de Chelsea à la veille de l’annonce de la liste des 23.
Même sans la présence de poids lourds des deux sélections, ce France-Angleterre ne manque pas d’enjeux pour bien lancer cet Euro féminin 2025. Au jeu des confrontations directes dans les grandes compétitions, les Bleues mènent la danse (deux victoires, un nul) mais restent sur un revers face aux Three Lionesses en quart de finale à l’Euro 2017.