Si quelques villes hôtes de la prochaine Coupe du monde 2026, comme New York ou Boston, possèdent un réseau de transports en commun efficace, ce n’est pas la règle aux États-Unis. Pour cette répétition générale qu’est la Coupe du monde des clubs, les supporters européens et sud-américains découvrent les embouteillages massifs autour des stades. Les fans américains sont eux habitués à venir très tôt, parfois dès 7h du matin, sur les parkings alentours.
“On s’installe partout dans les parkings aux alentours du stade, dès le matin. On vient avec notre télé, notre barbecue, souvent avec un générateur. En attendant le vrai match, on en regarde d’autres à la télé et il y en a même qui reste toute la journée sur le parking, en restant aux grilles du stade, juste pour profiter de l’ambiance”. C’est la “way of life” des passionnés de sports US, du football au baseball en passant évidemment par le soccer, comme Welsh Suggs, professeur de journalisme à UGA, l’université de Géorgie.
“Ici à Athens (Géorgie), on a un stade de foot US de 93.000 places. On n’a pas de transports en commun évidemment, et comme le stade est au cœur du campus, les parkings sont assez loin. Il faut parfois marcher un mile (1,6 km) pour arriver ici. Si tu es garé à 500 m, cela coûte 40 ou 50 dollars (34 ou 42 euros), et plus tu es près, plus c’est cher.” Ce sont évidemment des contraintes et des coûts supplémentaires auxquels les Européens ne sont pas habitués. Et dans la majorité des stades made in USA, il n’y a pas d’autres options si ce n’est les taxis.
Le prix des parkings a déjà augmenté pour cette Coupe du monde des clubs
Mais encore faut-il comprendre où aller dans les dédales de parkings et de zone de dépôt autorisés. Les policiers et State Troopers sont partout, par exemple autour du Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, où a joué le PSG en huitième de finale face à l’Inter Miami et où se déroulera le quart contre le Bayern Munich. Le quartier est quasi bouclé, pas facile de se repérer pour un novice. Matt McBride, un franco-Américain abonné aux matches d’Atlanta United, ne l’est pas: “Ici, je m’y connais, je sais où me garer, mais il n’y a pas de navettes qui emmènent au stade donc si on est perdu, c’est dur. Pour un match classique de MLS, je paie mon parking 20 ou 30 dollars (17 ou 25 euros). Déjà, pour le Mondial des clubs, c’est passé à 40 dollars, donc je me méfie pour l’année prochaine, car aux USA, on peut se lâcher sur ce genre de chose.”
Un hôtel réservé cinq mois avant la compétition pour être proche du stade
Javier et Miguel sont venus assister à la rencontre entre Dortmund et leur club de cœur du CF Monterrey à Atlanta. D’origine mexicaine, ils vivent à Chicago et savaient qu’il fallait réagir vite. En pariant sur un éventuel huitième de leur équipe à Atlanta, ils ont pris une chambre d’hôtel à vingt minutes à pied du stade dès le mois de février, pour 250 dollars (212 euros) la nuit. Pour ne pas galérer. Ni à l’aller… ni au retour d’ailleurs. Car à la sortie du match, malgré les prix exorbitants des parkings, toutes les voitures doivent emprunter les mêmes voies et il faut compter entre une et deux heures pour sortir de l’enfer des embouteillages. Et ces bouchons atteignent leur paroxysme au Texas et au Kansas, où absolument aucun transport en commun n’est disponible. Dans un océan de béton et de parkings, les stades de Dallas, Houston et Kansas City sont craints par les supporters.
“Pour la ‘vraie’ Coupe du monde l’année prochaine, c’est inquiétant”
À Miami, au Hard Rock Stadium, la situation est semblable lors des gros matchs. Croisés autour du stade, certains supporters étaient à bout de souffle avant le match Real Madrid–Juventus (1-0). Edwin vient de descendre de la voiture de sa mère, en sueur: “Il y avait trop d’embouteillages et au moment de sortir de la voiture, c’était fastidieux. J’ai essayé de prendre un Uber après mais c’était hors de prix! L’année prochaine, pour la vraie Coupe du monde, il y aura encore plus de monde. C’est inquiétant…”.
La solution des Américains est donc très simple: arriver très en avance et payer un parking cher. Cela fait partie du package du jour de match. Julian et Santiago sont habitués et ne se plaignent pas. “On s’est garés un peu loin et on a marché quinze minutes. Il y a des panneaux partout pour indiquer les parkings avec leurs prix, c’est facile. Et ce n’est pas comme si c’était la première qu’on accueillait un grand évènement, ici à Miami on a eu la F1, la NFL, des touristes toute l’année. Aucun problème.”