Après le succès surprise de Botafogo contre le PSG (1-0) et le carton de Flamengo face à Chelsea (3-1) lors de la deuxième journée de Coupe du monde des clubs, les clubs sud-américains s’avancent avec un bilan vierge de défaites en neuf rencontres (six victoires, trois nuls). Un début clinquant qui s’explique notamment par un avantage physique notable. Les explications avec Alexandre Marles, ancien préparateur physique du Paris Saint-Germain.
Depuis l’entame de cette Coupe du monde des clubs, on ne peut que constater la domination surprenante des formations sud-américaines et en particulier des clubs brésiliens, bourreaux du PSG ou encore de Chelsea. Au delà d’un surplus de motivation qu’on peut deviner, comment-vous expliquez cette domination?
Premièrement, il ne faut pas dénigrer les clubs sud-américains. Il y a quand même de très bons championnats et de très bonnes équipes sur le continent. Il ne faut pas sous-estimer le niveau de ces clubs brésiliens. Flamengo (vainqueur de Chelsea ce vendredi) reste leader de son championnat et est invaincu depuis début mai, Botafogo est en pleine bourre (sept matchs sans défaites en championnat et en Copa Libertadores). Ce sont des équipes qui sont en pleine confiance et qui sont surtout en plein milieu de leur saison. Botafogo en est à une dizaine de journées de championnat au moment où ils affrontent le PSG. Les onze sont rôdés, tactiquement que tout est bien ficelé et ils tous en très bonne forme physique…
Contrairement à des formations européennes qui ont une (très) longue saison dans les jambes, comme le PSG qui traîne au total une soixantaine de matchs…
Oui, même si Luis Enrique essaye au maximum de faire tourner on est tout de même sur une fin de parcours. La saison a été très longue, pour la plupart des joueurs on revient d’un Euro 2024 terminé mi-juillet. Tout s’est enchaîné et on est quasiment sur un an de jeu cumulé, entrecoupé par de courtes périodes de repos mais qui ne suffisent pas. Et pour le PSG il faut aussi décharger de cette fatigue émotionnelle, psychologique liée aux festivités qui ont suivi le titre en Ligue des champions. C’est normal qu’il y ait un petit moment de creu…
Il y a aussi le facteur climatique qui revient sur toutes les lèvres. Certains joueurs et entraîneurs se plaignent de conditions de jeu drastiquements différentes de ce qu’on peur retrouver en Europe…
Je ne pense pas que ça soit si déterminant que ça en réalité. Les températures ne sont pas encore colossales, ça va être de pire en pire au fur et à mesure du tournoi, on est tout de même dans des conditions supportables, autour des 23, 24 degrés. Lors de la dernière Coupe du monde c’était parfois six, sept degrés en plus. On n’en est pas là. Certes, il y a une certaine acclimatation à faire pour les clubs européens peu habitués à s’entraîner sous la chaleur mais cette explication sera bien plus plus valable dans les prochaines semaines parce que la température va encore monter et surtout parce que l’exposition constante à la chaleur, qui freine la thermo-régulation du corps des athlètesn va générer petit à petit une fatigue de plus en plus importante sur la répétition des matchs.
Les staffs de chaque formation tentent tant bien que mal d’atténuer le décalage horaire également en arrivant le plus tôt possible sur les lieux de la compétition, à quel point ce dernier point peut jouer?
C’est un vrai facteur. Cette acclimatation horaire peut être difficile sur les premiers matchs. En général, on s’acclimate 1h par jour et on a quand même 9h de décalage entre Paris et la côte ouest des Etats-Unis (le PSG a affronté Botafogo à Pasadena, en Californie). C’est au bout de dix jours qu’on commence à être à peu près acclimatés et tout ce processus là génère à la fin une fatigue supplémentaire. Même si les horaires des matchs ont été légérement modifiés pour permettre à tout le monde de s’acclimater, sur le début de compétition il y a quand même un avantage pour les clubs américains. Bien-sûr ce facteur d’acclimatation au décalage horaire va se niveler au fur et à mesure, après cette phase de poules.